mercredi 28 novembre 2012

A Rome des femmes et d'la bière dons de dieu


Départ 7 h du mat' de la petite gare de Frosinone. Pour changer du train-train quotidien
 
Arrivée une heure plus tard sur les quais romains

Au sommet d'une des 7 collines de Rome, l'Esquilino : l'église Santa Maria Maggiore

Lorsqu'au travers de la vitrine d'un vendeur de pâtes... originales...

Dans les brumes évanescentes du matin aux douces effluves caramélisées
Avec un état d'esprit tel que celui d'un lendemain de soirée un peu trop alcoolisé
Au détour d'une ruelle ne ressemblant vraiment en rien aux Champs-Elysées
Il me suffit de lever les yeux pour voir se dresser dans la lumière : le Colisée

Décor de rêve. Enfin pour ça, gommez mentalement la voiture en bas à droite ;)

Mosaïques des étapes de l'extension de l'empire romain & calèche
(qui colle bien avec le style, donc vous pouvez la laisser en bas à droite)

Ne pas chercher les Romains. Voyez ce qu'ils peuvent faire en quelques décennies

1, 2, 3 : soleil !

Le sol romain est aussi pavé de bonnes intentions

Somptueux Altare della patria, tout de marbre conçu. On ne peut qu'en rester de...

Il Campidoglio ou la pièce de 50cts italienne

Senatus populusque romanus.... pfiou, pour le reste, j'en perds mon latin !

Même pas vos joies renaissent au cœur des ruines

On trouve aussi il Gabbiano, le goéland italien, tout aussi aimable qu'en France !

Le Panthéon, bâtiment utilisé sans cesse depuis sa construction au Ier siècle av. J.-C.

La plus grande coupole en béton non armé du monde n'est pas close : il peut pleuvoir dedans

La Piazza Navona que vous pouvez voir dans le film "Anges & démons"

Après une rude matinée de marche : déjeuner avec la dream team (ou Pizza x7)

En 113 ap. JC, après 6 ans à la sculpter : la Colonna Traiano (ou colonne Trajan)

Parmi les innombrables artistes de rue de la capitale, certains ont perdu la tête

Au pays du Vespa, voici le modèle Barbie. Pour le fond d'écran, demandez-moi ;)



samedi 10 novembre 2012

Destination finale : Frosinone

À l'heure où j'écris ces lignes, je peux assurément dire que : depuis que je suis ici à Frosinone (soit depuis un peu plus d'une semaine maintenant) chaque jour est carrément meilleur que le précédent. Encore heureux me direz-vous, vu comment cela a commencé ! Espérons que cela continue dans ce sens. Maintenant que je commence à me poser, le rythme effréné de mes publications va nettement se calmer. Voici donc quelques illustrations de cette nouvelle vi(ll)e :

Malgré la route sinueuse, je m'autorise à dire : dernière ligne droite !

Pub pour le B&B Macalitte Cantina, via Vincenzo Ferrarelli à 30€ la nuit !

Vue du balcon au lendemain des événements

Le résumé d'une journée en une photo

Et le constat. Pas de pot : pet de capot

Ne pas dire ma nouvelle tête de Turc, mais mon nouvel ami d'origine turque

Coloc' en jambes
Visite du village de Ferentino, à 10 km de Frosinone. Vue d'en haut

Comme au loto, pour ta maison :
t'as pas toujours le bon numéro

Quand Ferentino s'embrume...

Ils ont planté... un oranger

La chance ne peut que tourner après une telle récolte de trèfles à 4 feuilles!

Qu'est-ce que c'est qu'ce sexe ? A gauche celui de David. [Ceci est un photomontage]

Oh ce cours ! Quelqu'un peut me traduire ce que vient de dire le prof ?!

Tout ça pour finir au seul Café-concert-bar-librairie nocturne de Frosinone !

mardi 6 novembre 2012

Bilan

Me voilà bien arrivé, bien installé, ce qui me donne, malgré les cours qui commencent tout juste, l'occasion de souffler un peu. J'en profite donc pour faire un bref récapitulatif, de ce long et périlleux périple.
Depuis mon départ de Nantes, il y a un mois, j'ai :
- Parcouru 2000 km en voiture soit près de 30 h de conduite
- Traversé 3 capitales européennes
- Pris seulement 2 fois l'autoroute
- Dormi dans 12 endroits différents
- Attrapé aucun coup de soleil (ça c'est pour dire qu'il n'a pas fait toujours beau !)
- Pris 4800 photos
- Posté 15 articles sur ce blog
- Parlé 4 fois français à 4 personnes différentes
- Jamais manqué un petit-déjeuner
- Mangé 6 pizzas et 8 fois des pâtes

Et financièrement, ce qui m'a fait dépenser :
- Même pas un euro en parking ou souvenirs
- Plus de 600 € en frais de déplacement : essence, péages, tickets de métro (ce qui fait à 2 l'équivalent d'un billet Air France)
- A peu près autant en hébergement et nourriture
- En 1 mois, ce que j'ai mis 2 mois à récolter !!

Bref, tout ça pour dire que : ça valait vraiment le coup!

Le trajet effectué de Nantes à Frosinone, et les différents points d'arrêt

vendredi 2 novembre 2012

Apocalypse - Première (et dernière) partie

Il y a des journées qui méritent d'être racontées, et je pense que celle-là en fait partie, voilà pourquoi je me permets d'écrire un peu plus de texte qu'à mon habitude...

Nous sommes le mercredi 31, il pleut sans cesse depuis le lever, c'est un signe qui ne trompe pas : la journée va être longue et ennuyante.

Fermement décidé à arriver avant la fermeture de l'académie de Frosinone, je quitte Rome sur les coups de 14h après avoir laissé, ma désormais ex-copine, Lucie. Mais je mets presque 2h (sur 15 km) juste pour sortir de Rome, c'est blindé car en plus des travaux, il y a beaucoup de trafic. De tout le trajet, je n'ai pas arrêté mes essuie-glaces une seule fois.
La pluie s'est intensifiée et forme désormais de grosses flaques sur les bords de la route, parfois étroite, ce qui force les véhicules des deux sens à rouler au plus proche de la ligne blanche centrale. C'est dangereux, parfois nous nous frôlons de quelques centimètres. Puis l'eau a commencé à vraiment s'accumuler, certaines portions de route étaient traversées de torrents diluviens. Il devait y avoir plusieurs dizaines de centimètres d'eau de hauteur. Un gars dehors en avait à mi-mollet.
Sur certaines zones, la police est intervenue en réalisant des circulations alternées de fortune. Les fossés sont bouchés, les canalisations pètent... un vrai chaos. Plusieurs voitures, feux de détresse allumés stationnent sur les côtés de la route. La buée ne décolle pas du pare-brise, le chauffage à fond, je tente désespérément de passer le chiffon mais celui-ci déjà mouillé ne fait qu'empirer les choses.

J'arrive sur Frosinone il est alors 17h30. Première surprise, c'est très montagneux. Le centre-ville & l'académie sont au sommet. Mais les 3/4 de la ville sont sur les pourtours et dans la vallée. Y'a du tunnel de partout donc de quoi se perdre très facilement... et c'est ce que j'ai réussi à faire. Je gare ma voiture pour aller voir l'école mais elle est fermée. Je ne récupèrerais donc pas les informations voulues comme je l'avais pourtant espéré.

Je pars alors à la recherche du moindre petit refuge pouvant m'abriter pour la nuit. La pluie ne cesse pas, bien que je sois déjà archi-trempé. Je croise des groupes de gamins téméraires, déguisés en zombie ou en squelette et bravant les conditions climatiques pour récolter quelques friandises. Je demande à plusieurs personnes s'il y a un office de tourisme ici. Mais cette ville n'accueille pas le touriste (et on comprend pourquoi). Je rentre alors dans un tabac où je demande des renseignements mais la vendeuse ne parle ni français, ni anglais. Après 10 minutes à tenter d'expliquer ma situation, un client parti revient avec une carte de la ville qu'il m'offre. Sur le départ, une autre cliente plus âgée me donne gracieusement son parapluie. Je repars conquis, mais toujours sans solution pour dormir.

Plein de boutiques alimentaires ou de fringues dont la plupart fermées, mais pas un seul hôtel ! Jusqu'à ce qu'un citadin m'oriente vers ce qui semble être le seul hébergement "public" de la ville (du centre) : l'hôtel Garibaldi. J'arrive dans la petite ruelle, enseignes lumineuses, indication : 4 étoiles. Dans le hall, très chic, clients & chauffeur tous en costard, jolie hôtesse. Je demande le prix de la chambre pour une nuit. Après discussion ils peuvent me la faire à 40€. Trop cher. Je demande si par hasard elle connaît l'adresse d'hôtels moins luxueux. Mais le gérant derrière son hôtesse soupire, lui intimant de ne pas perdre de temps avec moi. Elle se renseigne et me donne tout de même l'adresse de 2 autres hôtels & leurs numéros.

Je n'ai qu'une hâte : trouver une chambre pour me poser, souffler, sécher ! Je souhaite dorénavant rejoindre ma voiture. Je passe 1/2h à la chercher, avant de me décider à refaire toute la route parcourue en sens inverse ! Une fois au sec, enfin disons à l'abri parce que la voiture empeste l'humidité, je regarde les adresses sur la carte : je suis au centre, 1 hôtel est au nord, l'autre au sud, distants chacun d'au moins 5 km de là où je suis. L'ont-ils fait exprès pour m'évincer ?

Pas de réseau pour téléphoner. Je bouge. J'appelle le 1er numéro. La chambre seule est à 70€. Génial. Le second ne fonctionne pas, je décide pourtant de m'y rendre. Me demandant si j'y arriverais un jour, je me dis qu'il serait plus simple de tout stopper maintenant, me poser sur un parking, sortir le duvet sur la banquette arrière et continuer les recherches demain. Finalement je trouve l'hôtel (merveilleux iPhone). Le jeune hôtelier sympa m'annonce son meilleur prix : 60€. Prêt à accepter, je lui demande s'il ne connaît pas tout de même quelque part où dormir pour moindre frais. Il me dit de préférer le B&B à l'hôtel. C'est moins luxueux mais tellement moins onéreux. Il appelle alors une de ses connaissances, qui me fait 30€/nuit si je reste au minimum 3 nuits. Accepté. Il fait la réservation pour moi. J'apprends par la même occasion qu'ici il n'y a pas de taxe. Tant mieux (en même temps, s'il n'y a pas de touristes). Il m'écrit la nouvelle adresse que je rentre dans mon téléphone (oui, j'évite de faire 2 fois de la pub pour le même appareil dans le même paragraphe).

Plus que "10 minutes“ de route. L'enfer n'est pas fini. J'ai presque plus d'essence. Je m'égare. Je me gare. Je me marre : bug : y'a une route sur la carte qui n'existe pas en vrai ! Demi-tour, feu rouge. Devant moi ça freine, je pile, aquaplanage et... j’emboutis la voiture devant moi. Le gars descend et me dit qu'il veut parler. Je jette un coup d'œil à son 4x4, il n'est qu’éraflé mais il veut faire un constat car il vient de l'acheter. Je me dis que quitte à être dans la m***, autant ne pas s'arrêter au cou.
Comble de l'ironie, c'est pendant que je suis dans son pick-up tout en cuir en train de remplir les papiers que ma mère m'appelle et laisse un message sur mon téléphone resté dans ma voiture pour savoir si tout se passe bien. Coup de bol avec ma victime : elle parle français, à peu près. Il me dit qu'il ne contactera les assurances que s'il doit engager des frais de réparation importants. Par contre ma Xsara est bien plus abîmée : le capot est plié et le phare gauche renfoncé. Mais roule encore. Juste un voyant orange s'allume : fuite d'huile. J'essaye de prendre des photos mais en quelques secondes l'appareil est complètement trempé, là, je me dis : STOP ! Je vais éviter de TOUT perdre aujourd'hui.

En repartant, je constate alors que la route fantôme n'était qu'un tunnel qui passait sous une autre. Puis, une autre portion de route inondée, la DDE est sur place, déviation. Je trouve enfin la bonne rue, forcément je m'engage loin avant de me rendre compte que je ne vais pas du bon côté -_-
Je tombe enfin sur le bon numéro, pas d'enseigne, tout est fermé. Pas un chat (enfin si : un, et c'est bien la seule âme vivante ici). Je me dit que j'ai dû me planter, pas possible autrement. J'appelle le gars du B&B, à la 5e tonalité il est dans la rue prêt à me serrer la main ! Il me voit, trempé, en gilet jaune, voiture accidentée et m'adresse un regard de compassion. Il me montre ma piaule, c'est carrément un appartement. 4 pièces, clim', plaques de cuisson, frigo, douche chaude à volonté, balcon avec vue imprenable et parking dans un quartier un peu vétuste mais semblant très chaleureux. L'autre comble est que je suis revenu (ou "remonté" devrais-je dire) dans le centre, à quelques centaines de mètres du premier hôtel : le fameux "Garibaldi"...

Je fais ce soir-là certaines choses que je n'ai pas faites depuis plus d'un mois : je suis resté 1/2h sous la douche - chose étrange que quand on vient de passer toute une journée sous la pluie et qu'on rentre chez soi, notre seule envie c'est de retourner sous l'eau et pour un bon moment - je mange dans une assiette en porcelaine, j'ai ouvert un paquet de pâtes. Celui que m'avait acheté ma mère (merci maman d'avoir pensé à ça sinon je ne mangeais pas !) juste avant mon départ et que je n'avais pas encore eu l'occasion d'ouvrir, faute d'avoir casserole ou feu sous la main.

Je m'installe et mets la chaîne française BFM TV : "Bonne nouvelle, demain le temps sera plus calme puisque les intempéries se décaleront vers... l'Italie". Merci Météo France ! Bon pis j'vais quand même envoyer un SMS à la famille pour dire que tout se passe bien !

Il y a de ces journées comme ça où l'on se demande si c'est la pire ou la meilleure. On vit tellement de choses en bon et en mauvais, et en si peu de temps que la seule chose qu'on puisse se dire est qu'elle était Forte, Intense.

C'était à Frosinone, première journée dans une ville où je vais rester 8 mois.
Le 31 octobre 2012. Jour d'Halloween. Que j'ai fêté à ma façon.

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